Le développement des sociétés africaines n’est-il qu’une question économique? La linguistique est-elle condamnée à n’être qu’une science positiviste qui observe sans s’impliquer? Ce livre offre de riches perspectives à ceux et celles qui répondent non à ces deux questions. Il montre qu’il est possible de faire place, dans les sciences du langage, à des préoccupations citoyennes orientées vers la correction d’une précarité communicationnelle nuisible à l’épanouissement des sociétés africaines.
Ce que l’autrice propose de nommer « linguistique du développement » peut, par exemple, aider l’agronome intervenant dans le monde paysan à adopter la langue la plus appropriée. Des travaux linguistiques de codification ou de traduction peuvent contribuer à préserver et valoriser des savoirs locaux d’une pertinence sociale attestée. Les linguistes peuvent aussi mettre au jour les ressorts langagiers des pratiques corruptives. Il s’agit là de quelques-uns des chantiers de la linguistique du développement, nouveau paradigme des sciences du langage au service du bien commun, qui trouve dans ce livre ses fondements théoriques et éthiques.
Pour accéder au livre en version html, cliquez ici.
Pour télécharger le PDF sur la plateforme Zenodo, cliquez ici.
ISBN PDF : 978-2-921559-86-4
ISBN version imprimée : 978-2-924661-85-7
DOI :10.5281/zenodo.3782828
232 pages
Couverture réalisée par Kate McDonnell, photographies de Florence Piron et Tsama Bruno Arindo
Date de publication : avril 2020
Pour acheter le livre en version imprimée au Canada ou en Europe :
Acheter un livre, c’est nous soutenir et permettre à ceux et celles qui ne peuvent l’acheter de le lire en libre accès.
***
Léonie Tatou est maîtresse de conférences HDR en sciences du langage à l’Université de Ngaoundéré (Cameroun). Elle est fondatrice et responsable du laboratoire Langues, Dynamiques et Usages (LADYRUS). Ses travaux de recherche ainsi que son engagement social s’articulent autour des dynamiques multilingues et multiculturelles observables en Afrique et de la problématique du développement durable par le biais de la formation du capital humain et de la circulation des sciences et des savoirs, tout cela en lien avec la dynamique des langues et des cultures. Elle s’intéresse particulièrement à la mise en cohérence de ces dynamiques avec la problématique du développement humain et la promotion de la justice cognitive.
Elle est chercheuse associée au CIRAM (Centre international de recherche sur l’Afrique et le Moyen Orient de l’Université Laval, Canada) et membre de plusieurs organisations savantes. Elle a obtenu la distinction de Chevalier dans l’Ordre national de la Valeur. Parmi ses livres récents, Dschang Paris Garoua. Missive à François Tatou, mon père. Essai d’athropographie du quotidien (2020) en libre accès aux Éditions science et bien commun et, en collaboration avec Joseph Fometeu et Philippe Briand, La langue et le droit (L’Harmattan, 2018).
Pionnière, parmi quelques autres, d’une épistémologie de ce qu’elle a appelé linguistique du développement, elle est coresponsable de la revue Jeynitaare.
Je suis particulièrement séduit par ce concept en ce sens que les linguistes doivent créer de nouvelles pistes pour se rendre plus utiles dans les sociétés actuelles, le développement n’étant pas une préoccupation des praticiens de sciences dures.
Fini l’ère du parnasse linguistique ou la valeur du linguiste se résume à sa capacité à décrire les composantes morphosyntaxiques des discours, l’aisance manipulation des concepts (parfois vides) ou l’emploi heureux des métaphores et autres images…
Bravo chère collègue.
Merci bcp pour cette œuvre scientifique, sa pertinence sur la vie de l’homme en général et son développement en particulier !